Simples Essais
DOC 234—34/2
Simples Essais
2022
Sublimations sur Chromaluxe
Papier peint
Film hd couleur, son, 9min
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2022
Sublimations sur Chromaluxe
Papier peint
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Quels sont les héritages des Herbiers et des Jardins botaniques ? Que s'est-il joué dans les projets d’indexations systématiques des plantes du monde par les botanistes occidentaux à partir du milieu du 18e siècle. Simples essais tente une cartographie de la colonisation des savoirs dont sont issues les collections botaniques françaises.
Les missions botaniques occidentales en Afrique de l’Ouest commencent en 1748 avec le voyage de Michel Adanson. Jeune botaniste français formé au jardin royal des plantes médicinales, il décide de partir pour le Sénégal parce qu’il y sera le premier botaniste occidental à en indexer les espèces. Il s'appuie pour financer son voyage sur les moyens et l'enthousiasme de la compagnie des Indes qui voit son intérêt dans la découverte de plantes ou de ressources potentiellement exploitable sur le plan commercial (indigo, tabac…). Adanson bénéficie également du soutien de Bernard de Jussieu, botaniste au jardin du roi, alors nommé jardin royal des plantes médicinales.
Le Sénégal est transformé en “colonie d’exploitation” à partir de 1821, soit 6 ans après l’abolition de la “traite des Noirs” en 1815. Cette décision traduit le projet politique de substituer à la déportation des esclaves, la monoculture des champs. Cette mission est confiée à Jacques François Roger, un ancien avocat nommé gouverneur du Sénégal. La perspective est claire, les instructions du directeur des colonies aussi : "Coloniser est le grand but de votre mission. Le reste de vos fonctions, tout importantes qu’elles sont, peut, en quelque sorte, n’être considéré que comme moyen d’arriver à cette fin essentielle", revenant ainsi à la racine de la colonie, du latin colere, mettre en culture, cultiver.
Aujourd'hui, l'extraction des phosphates a supplanté la culture de l’arachide dans la région des Niayes et se superpose à celle du manguier. Mais parallèlement aux pratiques d’extractions et de monoculture exploitant toujours les hommes, les femmes, les plantes et les sols, se développent aussi
des alliances et stratégies de résistances. Ces plantes continuent aussi d'habiter en France nos serres, herbiers et jardins botaniques où elles ne furent toujours l’outil et l’objet que de « simples essais ».
Les missions botaniques occidentales en Afrique de l’Ouest commencent en 1748 avec le voyage de Michel Adanson. Jeune botaniste français formé au jardin royal des plantes médicinales, il décide de partir pour le Sénégal parce qu’il y sera le premier botaniste occidental à en indexer les espèces. Il s'appuie pour financer son voyage sur les moyens et l'enthousiasme de la compagnie des Indes qui voit son intérêt dans la découverte de plantes ou de ressources potentiellement exploitable sur le plan commercial (indigo, tabac…). Adanson bénéficie également du soutien de Bernard de Jussieu, botaniste au jardin du roi, alors nommé jardin royal des plantes médicinales.
Le Sénégal est transformé en “colonie d’exploitation” à partir de 1821, soit 6 ans après l’abolition de la “traite des Noirs” en 1815. Cette décision traduit le projet politique de substituer à la déportation des esclaves, la monoculture des champs. Cette mission est confiée à Jacques François Roger, un ancien avocat nommé gouverneur du Sénégal. La perspective est claire, les instructions du directeur des colonies aussi : "Coloniser est le grand but de votre mission. Le reste de vos fonctions, tout importantes qu’elles sont, peut, en quelque sorte, n’être considéré que comme moyen d’arriver à cette fin essentielle", revenant ainsi à la racine de la colonie, du latin colere, mettre en culture, cultiver.
Aujourd'hui, l'extraction des phosphates a supplanté la culture de l’arachide dans la région des Niayes et se superpose à celle du manguier. Mais parallèlement aux pratiques d’extractions et de monoculture exploitant toujours les hommes, les femmes, les plantes et les sols, se développent aussi
des alliances et stratégies de résistances. Ces plantes continuent aussi d'habiter en France nos serres, herbiers et jardins botaniques où elles ne furent toujours l’outil et l’objet que de « simples essais ».
